Vous vous coucherez moins bête

Vous vous coucherez moins bête

POURQUOI Y A-T-IL DU VENT ?

L’été est là, et avec lui, le moment de renouveler un petit peu sa garde robe. Pas un souci pour vous, vous savez où acheter le chouette petit tee-shirt, les jolies espadrilles, et surtout, ce petit chapeau pour lequel vous avez craqué en le voyant en vitrine d’un magasin il y a de cela quelques jours. Il est tout beau, il n’est pas très cher, et surtout, vous le savez, il est fait pour vous. Ni une ni deux, vous l’achetez donc, et c’est parti, vous voici dans le train vous emmenant vers le Sud de la France. Là, vous devez prendre un bateau afin de rejoindre votre lieu de villégiature, ce charmant village corse qui vous accueille pendant deux semaines chaque été. Vous êtes sur le ponton, vous voyez l’île au loin, quand soudain… Une bourrasque ! Un coup de vent ! Et plus de chapeau. Il est là, dans l’eau, et bientôt les vagues l’engloutissent. Il n’aura même pas vu un grain de sable. Tout cela à cause de cette force invisible qu’on appelle le vent. Mais au fait, d’où vient-il ? On vous explique tout.

 

Mais d’abord, répondons en premier lieu à une question que personne ne se pose, mais qui a son importance afin de bien comprendre pourquoi vous avez perdu votre chapeau. C’est quoi le vent ? C’est de l’air en mouvement, tout simplement. Mais de l’air qui se met en mouvement suite à des différences de pression atmosphérique, engendrées par des différences de températures. Comme l’explique le site Les Vents : “Les variations dans la distribution des pressions et des températures sont dues essentiellement à une distribution inégale de l'énergie solaire reçue à la surface de la Terre, et aux différences dans les propriétés thermiques des surfaces des continents et des océans. Quand les températures de régions voisines deviennent inégales, l'air le plus chaud tend à s'élever et à s'écouler par-dessus l'air le plus froid et le plus lourd”. Et le site de préciser qu’il existe quatre sortes de vents : les vents dominants, les vents saisonniers, les vents locaux, et les vents cycloniques et anticycloniques (mais ça, c’est une leçon pour un autre jour).

 

Le vent, c’est donc de l’air en mouvement, et il provient des différences de températures. Jusque là, tout est clair. Mais il faut encore distinguer le vent réel et le vent apparent. Car là, sur ce bateau, vous n’avez pas été vraiment victime du vent réel. Le vent réel est le vent que l’on ressent quand nous sommes les deux pieds au sol, que notre corps n’est pas en mouvement. Le vent apparent, lui, est ressenti par l’observateur en déplacement. Sur un bateau, la vitesse réelle du vent vient s’ajouter à la vitesse du bateau. C’est pourquoi la notion de vent apparent est surtout utilisée en voile, puisque, pour le réglage des voiles justement, les marins doivent prendre en compte le vent réel, mais également la vitesse du bateau.

 

Mais dites-vous bien qu’en fait, vous avez eu de la chance. En effet, sur l’échelle de Beaufort, une échelle de mesure comportant 13 degrés (de 0 à 12), de la vitesse moyenne du vent sur une durée de dix minutes utilisée dans les milieux maritimes, et imaginée par l’amiral britannique Francis Beaufort en 1805, votre chapeau n’a subi qu’un “coup de vent” (échelle 8). C’est plus qu’une “légère brise” (échelle 2) ou qu’un “vent frais” (échelle 7) mais nettement moins qu’une “tempête” (échelle 10), qu’un “ouragan” ou “bombe météorologique (échelle 12, et dernier niveau, le premier étant à 0, et nommé “calme”). Et ailleurs ? Ailleurs, certains records font froid dans le dos.

 

L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a homologué le 22 janvier 2010 le record de la plus violente rafale de vent réellement observée à la surface de la Terre (et hors tornade), à 408 km/h le 10 avril 1996 à Barrow Island (Australie, Australie-Occidentale), lors du passage du cyclone Olivia. Terrifiant, mais toujours moins que ce qu’il se passe sur la planète Isis, comme le racontait en 2015 le magazine de référence Sciences et Avenir : “Nulle part dans le système solaire, le vent ne souffle plus fort que sur la planète Isis : 8500 km/h ! En comparaison, les bourrasques de 2500 km/h de Neptune ou les 1800 km/h des vents saturniens font presque figure de brises légères. L'équipe de l'Université de Warwick (Grande-Bretagne), qui a publié ces résultats dans Astrophysical Journal Letters, a accompli une première : jamais encore la vitesse du vent sur une exoplanète n'avait pu être mesurée.  Isis – c'est ainsi qu'a été baptisée de manière informelle HD 189733b - est située à 60 années-lumière de la Terre en direction de la constellation du Petit Renard. C'est l'une des exoplanètes les plus proches de nous. Elle a été découverte en 2005 et identifiée comme un de ces "jupiters chauds" qui abondent au sein de notre galaxie, autour des étoiles autres que le Soleil. En effet, il s'agit de grosses planètes gazeuses bien plus proches de leur étoile que ne l'est Jupiter du Soleil. De ce fait, la température à la surface d'Isis est de 1200°C, tandis que Jupiter n'affiche qu'un petit -120°C !”.

 

Alors, nous espérons, en un sens, vous avoir rassuré. Certes, vous avez perdu votre tout nouveau chapeau, qui a rejoint les océans. Certes, ce voyage semble commencer sur un mauvais présage, en tout cas sur une fausse note. Mais d’abord, notez que cela est un peu de votre faute, vous n’avez tout simplement pas pris en compte le vent apparent. Et ensuite, souvenez-vous que vous ne partez pas en vacances sur Isis, ou même sur Jupiter, mais bel et bien en Corse.

 

Et souriez.

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